« La réponse de l’IA n’a pas été satisfaisante dans la mesure où, ayant écouté nos revendications et nos analyses, elle nous a répété ce qu’elle nous avait déjà dit dans les instances départementales, à savoir qu’aucun moyen supplémentaire ne serait attribué pour cette année. » La FSU 43 (Fédération Syndicale Unitaire), aux côtés d’un peu plus d’une centaine de manifestants, ont protesté devant les portes de l’administration mercredi 7 octobre. Les motifs de la colère : les manques de moyens, de personnels et surtout la mise en exergue des classes en sureffectifs dans le département.

Des classes au-dessus du seuil limite

Les collèges de Monistrol-sur-Loire, Brioude, Retournac, Allègre et Aurec-sur-Loire sont ainsi mentionnés par les syndicats comme les exemples comportant de graves anomalies sur les jauges des élèves par classe. « Cette manifestation est à la suite des mobilisations qui ont eu lieu depuis le début septembre, explique la FSU 43. Pour rappel, les enseignants de Retournac ont fait une journée de grève la semaine de la rentrée, soutenus par les parents. À Monistrol, un rassemblement a eu lieu récemment unissant parents et enseignants. Ces deux collèges connaissent des classes à 30, 31, voire 32 élèves ! »

Des points de vues différents

Pendant les discours, les personnes présentes ont déposé de vieux manuels scolaires à même le sol pour protester sur les conditions d’accueil des enfants en Haute-Loire ainsi que sur cette destruction sauvage du savoir que les instances gouvernementales opèrent depuis quelques temps. « L’administration insiste pour dire que la Haute-Loire serait un département privilégié par rapport à d’autres départements, chose que nous récusons totalement ! », dénonce les syndicats.

D’après eux, l’administration aurait une vision globale des effectifs. À titre d’exemple, pour l’Inspection Académique, 62 élèves en 5ème à Allègre équivaudrait à 31 + 31, donc un seul élève au dessus du seuil de 30. « Or, la réalité des classes est tout autre car la répartition ne correspond pas forcément à celle de l’administration, démontrent-ils. Nous nous retrouvons en fait dans d’autres schémas de type 30 élèves dans une classe et 32 dans l’autre, selon les options et langues des élèves ».

« Les collègues ont l’impression de faire face à de l’élevage en batterie »

« Les élèves ne sont en aucun cas des unités que l’on peut répartir froidement dans un tableau, tonnent les manifestants. Les collègues ont l’impression de faire face à de l’élevage en batterie et se trouvent dans l’incapacité d’apporter une aide individualisée à des jeunes en difficulté scolaire ».
Les professeurs, les AESH (accompagnant des élèves en situation de handicap) et les parents d’élèves éprouvent le sentiment d’avoir été entendus mais pas écoutés. « Nous avons relayé cette situation d’impasse à nos collègues qui attendent toujours des réponses concrètes. Nous les appelons à se réunir dans leurs établissements respectifs pour envisager les suites de l’action. Toutes les possibilités sont sur la table y compris la grève si rien n’est fait dans le sens de nos revendications et pour le bien de nos enfants et de nos élèves ».

Nicolas Defay