À rentrée exceptionnelle, moyens exceptionnels. C’est ce qu’avait espéré le syndicat de la FSU pour commencer cette année scolaire inédite.

Déception.

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« Les enseignants n’ont pas ménagé leurs efforts pour suivre les élèves durant le confinement, après et même pendant les vacances, confie Thomas Decoeur, adhérent au SNUIPP FSU (syndicat de la Fédération syndicale unitaire). Nous regrettons fortement qu’il n’y ait eu aucune reconnaissance en ce sens. Tous les personnels appartenant à la chaîne de l’enseignement ont démontré qu’ils savaient relever les défis et s’adapter à une crise sanitaire sans précédent, utilisant leurs propres matériels. Nous regrettons que le monde d’après ressemble en fait au monde d’avant. Aucune leçon n’a été tirée de ce contexte historique. »

Une revalorisation salariale sans contrepartie

Le syndicat pointe du doigt le laxisme du gouvernement sur les conditions de travail des enseignants et les recrutements. « Jean-Michel Blanquer annonce en premier lieu 500 millions d’euros destinés à une revalorisation des salaires sous conditions et avec des contreparties, explique Louise Pommeret du Snes FSU. Maintenant, c’est passé à 400 millions. Mais ce que veut le syndicat, c’est le dégel du point d’indice, une revalorisation indiciaire, des mesures de carrière, une prime d’équipement déconnectée d travail à distance. Ceci applicables pour tous et sans contreparties ! »

« Il aurait fallu anticiper tout ça comme l’ont fait plusieurs pays frontaliers »

Thomas Decoeur mentionne que les effectifs d’élèves ont baissé dans le premier degré. 13 494 élèves sont rentrés dans les écoles de la Haute-Loire cette année. Ce sont ainsi 199 enfants en moins qu’en 2019 (- 86 en maternelle, -113 en élémentaire). « Néanmoins, nous n’avons perdu aucun poste dans le premier degré du secteur public », admet-il.

Par contre, le second degré apparaît, d’après les dires de Louise Pommeret, plus impacté notamment avec un problème de surnombre en classe. « La crise a révélé la fragilité de notre système éducatif. Il y a, par exemple, des classes surchargées dans les collèges d’Allègre, d’Aurec-sur-Loire, du Monastier, de Monistrol/Loire et de Retournac. Le seuil des 30 élèves est dépassé. Respecter la distanciation physique est impossible alors qu’il aurait été simple de dédoubler les classes en question. Il aurait fallu anticiper tout ça comme l’ont fait plusieurs pays frontaliers comme l’Italie ou l’Espagne. »
Elle dénonce le risque qu’un brassage des élèves, en dépit de l’obligation du port du masque, peut engendrer pour accélérer la transmission du virus.

 

« Nous allons sûrement le payer au prix fort dans les jours et les semaines qui viennent »

Elle indique également le nom d’autres établissement comme le lycée Charles et Adrien Dupuy où des classes atteignent les 36 ou 37 éléments. « Il est temps d’abaisser les seuils pour arriver à un maximum de 25 élèves, appuie Louise Pommeret. Le seuil de 32 élèves par classe en maternelle est tout à fait incompatible avec des conditions acceptables d’enseignements. »

Selon la syndicaliste, le SNES FSU avait posé ses exigences dès le mois de juin pour anticiper la rentrée scolaire en septembre : des moyens humains pour travailler en petits groupes, des travaux d’aménagements pour améliorer les conditions sanitaires, des équipements informatiques.
« Le ministre est resté sourd à nos sollicitations, ajoute-elle. Il a fallu attendre le 27 août pour avoir un début de réponse sur la situation des personnels dits vulnérables. Il y a eu un véritable problème d’anticipation pour conduire une rentrée en toute sécurité. Et nous allons sûrement le payer au prix fort dans les jours et les semaines qui viennent ».

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