Mercredi, devant les locaux de l’inspection académique, une centaine de personnes ont répondu à l’appel de l’intersyndicale FO-FSU-UNSA-Sud pour protester contre les sureffectifs dans les collèges et lycées.

La rentrée est passée. Pas aussi sereinement qu’on pourrait le croire. En tout cas, dans des collèges et des lycées du département, selon les professeurs, parents d’élèves et syndicats, le compte n’y est pas. Depuis un mois, ils le font savoir, que ce soit à Retournac, Monistrol-sur-Loire ou encore Brioude, Le Puy-en-Velay, Allègre…

« Ce serait pas mal qu’on nous foute la paix et qu’on nous laisse enseigner ! »

À chaque fois, les effectifs reviennent dans leurs revendications : des classes en collège à plus de 30 élèves, en lycée à presque 36. « Même l’administration le reconnaît », souligne un représentant syndical.

« La norme, maintenant, c’est 35. Pour cause de crise sanitaire, on interdit les regroupements de plus de dix individus, voire trente. En revanche, 33 gamins dans une classe, avec professeur et AESH, ça ne pose de problème à personne », souligne Guy Thonnat, pour FO.

Parmi les manifestants, mercredi après-midi devant l’inspection d’académie, au Puy-en-Velay, il y avait des représentants de différents établissements.

Certains étaient là en soutien « parce que ça peut arriver à n’importe quel établissement. Là, c’est Le Monteil et Léonard-de-Vinci (Monistrol-sur-Loire, NDLR) qui connaissent des suppressions de postes, mais rien ne nous dit que ce ne sera pas pour nous à Aurec-sur-Loire ou ailleurs. »

Ou encore parce qu’ils subissent ces suppressions de moyens. « Nous, on expérimente tout ce qui existe, la preuve, même les classes à 33. Dans notre établissement, en plus d’avoir des effectifs énormes, des AESH sont en arrêt mais elles ne sont pas remplacées. À nous de tenter de pallier leur absence. On perd en qualité d’enseignement, nos élèves aussi sont perdants. Ce serait pas mal qu’on nous foute la paix et qu’on nous laisse enseigner ! », lance un professeur du Monteil, à Monistrol-sur-Loire.

« Le savoir qu’on piétine »

Les parents d’élève du collège Boris-Vian, à Retournac, étaient également présents. Plutôt que de prendre la parole, ils ont symboliquement déposé des centaines de livres sur les marches de l’inspection académique.

« Au début, on voulait faire un mur, parce que le savoir et l’éducation sont un rempart. Mais là, comme il n’y aura pas de moyens en plus, c’est le savoir qu’on piétine. »

Par Séverine FABRE (severine.fabre@leprogres.fr)
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