Une rentrée des classes entre « sérénité » et « inquiétudes » en Haute-Loire

Compte tenu des effectifs conformes, selon l’administration, aux prévisions, « aucune ouverture de classe n’interviendra dans le premier degré » (photo d’illustration). © Jérémie FULLERINGER

 

Contractuels, accompagnants, effectifs en classes… la FSU et l’Inspectrice d’académie de Haute-Loire ont fait le point sur la rentrée scolaire;

L’Inspectrice d’académie de Haute-Loire et les porte-parole de la FSU n’ont manifestement pas vécu la même rentrée. Si Marie-Hélène Aubry assure, par voie de communiqué, qu’elle s’est « déroulée efficacement », les membres du syndicat ont émis jeudi 9 septembre, à l’occasion d’une conférence de presse, quelques réserves.

Concernant le contexte sanitaire, la rentrée a été « sereine dans les établissements du premier et second degrés », rapportent les services de l’Éducation nationale, au lendemain du comité technique de rentrée. Pour les élèves sans doute, mais les enseignants, eux, « attendent toujours des précisions sur le protocole mis en place », nuance Louise Pommeret. « Vaccination sur le temps scolaire » – à laquelle la FSU se dit favorable -, « politiques de tests » en vue des sorties scolaires, « facteurs pris en compte pour le passage d’un niveau à l’autre du protocole » : les questions, pour l’heure sans réponses, se bousculent à la FSU.

Du côté des effectifs, « les prévisions, travaillées en amont par les services de l’Inspection académique, ont été toutes confirmées », note l’administration. « Sur cette base, aucune ouverture de classe n’interviendra dans le premier degré (*) et, malgré des effectifs en baisse sensible dans plusieurs écoles, poursuit-elle, l’Inspectrice d’académie n’a pas voulu déstabiliser les équipes quelques jours après la rentrée et n’a donc proposé aucune fermeture ». Les syndicalistes, quant à eux, estiment que des « créations de postes et de classes » seraient justifiées sur plusieurs secteurs, notamment à Fay-la-Triouleyre ou encore sur la commune du Pertuis.

Haute-Loire : une rentrée scolaire masquée dès le CP

Quant aux AESH (les accompagnants d’élèves en situation de handicap), ils ont « bénéficié en cette rentrée d’une amélioration de leur rémunération et d’une revalorisation indiciaire, ces deux éléments contribuant sensiblement à la déprécarisation de leur statut professionnel », souligne dans son communiqué Marie-Hélène Aubry. Une revalorisation « d’une trentaine d’euros », jugée « bien insuffisante », par Louise Pommeret. Cosecrétaire de la FSU, elle ajoute qu’une mobilisation est d’ores et déjà prévue le 19 octobre prochain. À cette date, « le syndicat sera aux côtés des AESH » qui ont vu « leurs conditions d’exercice se dégrader avec la mise en place des Pial (pôles inclusifs d’accompagnement localisés) ».

Nouveauté, cette année, « afin de bien accompagner la continuité pédagogique, le département a reçu du ministère une dotation exceptionnelle de professeurs des écoles contractuels, qui seront appelés en renfort de remplacement selon la situation sanitaire », indique l’Inspectrice. « Une première » que la FSU dénonce fermement. Pour le syndicat, l’embauche de contractuels à l’année, et dès la rentrée, est synonyme de « précarité ». Ses membres précisent par ailleurs que ces remplaçants en devenir, bien « qu’animés par la meilleure volonté, ne sont pas formés ». Ils exigent, de fait, « le recours à la liste complémentaire » pour désigner les élus.

 (*) D’après les services de l’Éducation, les effectifs au sein des collèges publics de Haute-Loire « sont encore en recul ». Ils comptent, en cette rentrée, 5.915 élèves.

 

Mobilisations. La FSU se mobilisera le jeudi 23 septembre « pour un plan d’urgence dans l’Éducation », le mardi 5 octobre « contre les réformes antisociales des retraites et de l’assurance-chômage » ainsi que le mardi 19 octobre « pour défendre les AESH ». Le syndicat continuera par ailleurs, « à se mobiliser dans les Marches pour le climat » et réaffirme son soutien au collectif de La lutte des Sucs et des associations environnementales dans leur combat « contre le projet pharaonique de déviation de la RN 88 ».